FactChecking et réseaux sociaux : anatomie d’une fake news
Vendredi 15 septembre dernier, j’intervenais auprès de l’association Camp’TIC à l’occasion de la Controverse Numérique « #TousFactCheckeurs sur les réseaux sociaux ? ».
Il s’agissait de déterminer comment lutter contre ces fausses informations qui se répandent de manière virale sur Facebook ou Twitter pour ne citer qu’eux. Mais revenons d’abord sur ce qu’est une fake news.
Aux origines des fake news
Ce terme prend son essor lors de la campagne pour la présidentielle américaine où Donald Trump en use et en abuse tout en qualifiant des grands médias américains de « fake news medias »
FAKE NEWS media knowingly doesn’t tell the truth. A great danger to our country. The failing @nytimes has become a joke. Likewise @CNN. Sad!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 25 février 2017
Même si le président actuel américain n’est pas l’origine de la notion de fausse information, il est intéressant de voir que l’usage de fake news s’est systématisé voire industrialisé suite à cette campagne présidentielle.
Pour mieux combattre ce fléau, il faut d’abord disséquer son fonctionnement.
L’anatomie d’une fake news
Claire Wardle chez First Draft théorise l’existence de 7 familles de fausses informations dont le degré de gravité est mesurable selon l’intention de tromper le public à des fins plus ou moins claires.
Pour bien comprendre comment se construit la fake news, il convient souvent de se poser les questions suivantes :
- Qui est l’auteur de la fausse information ?
- A qui profite la manipulation ?
- Quel est l’objectif visé ?
En répondant à ces trois questions, vous devriez déjà avoir quelques réponses sur l’anatomie de cette fake news en devenir.
Le poids des mots, le choc des photos
Une bonne fake news, une fois construite, gagne en puissance grâce aux réseaux sociaux et aux partages en nombre par les utilisateurs. Soigner le titre comme le visuel sont donc des étapes incontournables pour s’assurer d’une bonne viralisation du contenu fallacieux.
En résumé :
- Un titre clickbait (ou « putaclic ») pour s’assurer que l’émotionnel du lecteur prendra le pas sur son rationnel (et ce ne sont pas les exemples qui manquent)
- Un visuel choc qui attire le regard et facilite le partage à défaut de la réflexion
Le but évident de ces deux composantes est d’escamoter la source pour limiter au maximum le risque que le lecteur découvre que l’information est fausse.
Charlie bit my finger – again
Cette vidéo de 55 secondes diffusée sur YouTube en 2007 est un exemple évident des mécanismes de viralité de contenu sur les réseaux sociaux.
Pour que la fake news soit diffusée au mieux, l’usage astucieux des réseaux sociaux est nécessaire et pour cela, il vous suffira de faire appel à quelques éléments bien précis :
- Une galaxie de sites dédiés à la reprise de la fake news (l’exemple criant de la Fachosphère)
- Un réseau de pages et de comptes sur les réseaux sociaux pour essaimer le contenu au mieux
- Des comptes utilisateurs engagés ou zombies comme ce fut le cas dans certaines opérations d’astroturfing
FactChecking vs FakeNews
La fausse information est devenue pour certains une véritable source de revenus au point qu’il devient complexe de lutter efficacement contre ces entreprises organisées de désinformation.
Heureusement, outils et méthodes existent pour ne pas se laisser dépasser par cette vague de fakenews et ce sera l’objet du second article de cette série à découvrir ici, toujours en rapport avec l’intervention du 15 septembre dernier auprès de Camp’TIC.
Crédits photo à la une : Roxane Photos
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