FactChecking et réseaux sociaux : quels outils pour lutter contre les fake news ?
Lutter contre les fake news est loin d’être une tâche aisée. Mais des outils existent et permettent d’éliminer une bonne partie de ces fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux.
Ces outils et méthodes, accessibles à tous, ont été présentés à l’occasion de mon intervention « #TousFactcheckeurs sur les réseaux sociaux ? » en collaboration avec l’Association Camp’TIC le 15 septembre dernier.
Contrôler la qualité éditoriale
Une fois la fake news disséquée avec les précautions d’usage, il est pertinent de s’intéresser à la qualité éditoriale du site internet et des comptes sociaux la diffusant en se posant les questions suivantes :
- Qui est derrière le site/compte ? (un coup d’œil dans l’à propos renseigne souvent facilement)
- Suis-je sur un média ou sur un blog ?
- A quelle époque appartient le site que je visite ? (websitesfromhell compile une collection étonnante de site provenant d’un Internet qui n’est pas toujours révolu)
- Qu’est-ce qu’une recherche Google m’indique sur les auteurs de l’article ?
De ces quatre interrogations, je peux déjà déterminer de la qualité du contenu, même si cela ne signifie pas pour autant que le contenu est fondamentalement faux.
Identifier le bord politique
Bien souvent, une fausse information est teintée d’une couleur politique qu’il est utile d’identifier rapidement. Pour reprendre l’exemple de la fachosphère évoqué dans notre article précédent, des recherches du côté de Najat Vallaud Belkacem ou Christiane Taubira permettent souvent de déterminer l’orientation du site que vous visitez. En effet, ces deux femmes politiques ont été prises pour cible à de multiples reprises par ces sites et les articles écrits à leur sujet sont souvent très orientés.
Claire Wardle définit à ce titre une grille claire pour évaluer la qualité du contenu ainsi que les visées sous-jacentes
L’analyse fine de la ligne comme de la qualité éditoriale du site ou de la page sociale et ses autres articles ou posts permet de déterminer rapidement où vous vous trouvez.
Ces mots qui trahissent
Bien souvent dans le cas d’un canular ou d’une fausse information, les premiers éléments à trahir le faussaire sont ses propres mots. Une recherche par Google de quelques phrases de l’article voir du texte entier dévoile souvent la supercherie. L’exemple flagrant du fameux Jayden K. Smith explicité dans ces colonnes démontre qu’il y a possibilité de ne pas tomber dans le panneau du partage facile.
Des images détournées
Sans forcément passer par la case Photoshop, rien n’empêche de détourner une image de son contexte en lui donnant une dimension différente pour créer confusion et alimenter le débat en fausses informations comme c’est le cas actuellement pour les Rohingya par exemple.
Une fois encore, Google apporte un outil efficace pour traquer l’origine d’une photo avec sa fonction de recherche inversée d’images. Méconnue, rarement utilisée mais très efficace pour récupérer la source originelle d’une image sans trop de difficulté et ainsi démystifier bon nombre de fausses informations.
A l’identique, le YouTude DataViewer d’Amnesty International est une aide précieuse pour retrouver la source d’une vidéo potentiellement manipulée.
Techniques avancées
Ces vérifications d’usage vous permettront souvent de flairer la fausse information très rapidement sans pour autant avoir besoin de rentrer dans des contrôles plus poussés.
Sans rentrer dans les détails, l’on peut pousser le vice à :
- faire un whois du site internet pour savoir qui a déposé le nom de domaine
- analyser les entêtes des mails reçus dans le cas d’un échange avec un ou plusieurs interlocuteurs
- extraire les métadonnées des photos/vidéos et les comparer avec la possible fausse information associée
Bien entendu, ces méthodes demandent souvent plus de pratique. Nous en parlerons plus longuement dans le dernier article de cette série.
Crédits photo à la une : Roxane Photos
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